Tout-à-fait et cela, depuis 1988. Cette année-là, la Cour Suprême du Canada déclarait l’ancienne loi sur l’avortement inconstitutionnelle et retirait toute mention de l’avortement dans le code criminel. Le Ministère de la santé et des services sociaux du Québec régit l’accessibilité aux soins en matière d’avortement, le Collège des médecins assure la qualité de l’acte médical et la Régie de l’assurance maladie du Québec se charge du paiement des honoraires aux médecins.
Si l’on se fie à ce qui se passe à travers le monde, le fait que l’avortement soit légal ou non n’a aucune influence sur la décision d’une femme d’y avoir accès. Les pays qui ont des lois très restrictives face à l’avortement ne voient pas de diminution dans le nombre d’avortements pratiqués. Lorsque l’avortement est illégal, les interventions sont par contre beaucoup moins sécuritaires.
La moitié des avortements qui ont lieu sur la planète sont des avortements non sécuritaires, c’est-à-dire qu’ils ont lieu dans des conditions insalubres, faits par des gens peu ou pas qualifiés, en utilisant des méthodes qui ne sont pas efficaces ou qui sont très risquées. Quarante-sept milles femmes (47,000) meurent chaque année dans le monde des suites des avortements non sécuritaires. Plus de 8,5 millions de femmes souffrent de graves conséquences sur leur santé suite à des avortements non sécuritaires
Lorsque l’avortement est légal, il est pratiqué dans de meilleures conditions. Le personnel de la santé est formé à cette pratique et les cliniques doivent respecter de nombreuses normes médicales. Les toutes dernières statistiques démontrent que lorsque l’avortement est légal, le nombre d’avortement a même tendance à diminuer puisque la légalisation est souvent accompagnée d’un meilleur accès aux services de planification des naissances et à une éducation sexuelle de qualité.
Pour plus d’information à propos de l’avortement à l’étranger et les références statistiques, veuillez consulter https://www.guttmacher.org/fr/fact-sheet/lavortement-provoque-dans-le-monde.
Dès qu’il y a un retard de menstruation, vous pouvez passer un test de grossesse urinaire en vente à la pharmacie. Vous n’avez pas besoin de faire de test sanguin, une échographie ou de consulter un médecin pour prendre un rendez-vous. Il est important de savoir que l’âge de la grossesse est calculé à partir du premier jour de la dernière menstruation et non, à partir de la date où vous pensez être devenue enceinte.
Non, vous n’avez pas besoin de référence d’un médecin. Vous pouvez nous appeler directement pour prendre rendez-vous.
La limite d’âge gestationnel varie d’un établissement à un autre. Il est possible d’obtenir un avortement dans la province de Québec jusqu’à environ 23 semaines de grossesse. Aux États-Unis, la limite est plus élevée.
Si vous avez une carte d’assurance maladie du Québec (RAMQ) valide ou que vous êtes couverte par le Programme fédéral de santé intérimaire, l’avortement est gratuit. Si vous n’avez pas de carte RAMQ, le coût de l’intervention varie d’un établissement à l’autre.
Au Québec, le consentement d’un parent ou tuteur est nécessaire pour les femmes de moins de 14 ans. Si vous avez 14 ans ou plus, vous serez en mesure de signer vous-même le consentement pour l’intervention. Nous voulons nous assurer qu’il s’agit bien de votre décision et que vous ne subissez pas de pressions extérieures pour vous faire avorter ou pour continuer la grossesse.
La décision d’obtenir ou non un avortement revient à la femme qui est enceinte. Plusieurs femmes se sentent soutenues par leur conjoint lors de leur prise de décision. Par contre, ce n’est pas toujours le cas. Il arrive que le géniteur probable essaie d’imposer sa décision d’interrompre ou de poursuivre la grossesse. Légalement, celui-ci n’a aucun droit face à la décision. Si vous subissez des pressions de la part de votre conjoint ou d’une autre personne, veuillez nous en informer.
L’avortement chirurgical est une pratique sécuritaire, exécutée par un médecin. La technique de dilatation, aspiration, curetage est la plus courante. Le médecin dilate d’abord le col de l’utérus. Il utilise ensuite une pompe (mécanique ou manuelle) pour aspirer le contenu de l’utérus. Enfin, le médecin vérifie que l’utérus est vide à l’aide d’une curette. L’intervention dure à peu près une dizaine de minutes.
L’avortement médicamenteux implique la prise de deux médicaments. Le premier vise à arrêter la progression de la grossesse. Le second fait contracter et saigner l’utérus pour en expulser son contenu. Le processus prend quelques jours à se réaliser et nécessite entre 2 et 4 visites à la clinique. En cas d’échec, la femme doit avoir un avortement chirurgical. L’avortement par médicament peut-être pratiqué jusqu’à la septième semaine de grossesse. Seulement quelques établissements offrent cette option au Québec.
Les trois centres de santé des femmes au Québec ne font pas d’avortement sous anesthésie générale. Pour réduire la douleur et diminuer le stress, nous pourrons vous donner deux médicaments intraveineux très efficaces. Une femme désirant absolument une anesthésie générale pourra être référée vers un autre établissement québécois offrant cette possibilité.
Oui, vous pourrez parler de contraception avec l’infirmière et avec le médecin. Ceux-ci pourront discuter avec vous pour trouver la méthode qui vous convient le mieux et vous donner une prescription au besoin. Si vous le désirez, le médecin peut aussi faire la pose d’un stérilet le jour même de l’avortement. Si vous préférez discuter de contraception lors d’un autre rendez-vous, vous pouvez en faire la demande.
Les tissus retirés de l’utérus seront envoyés à l’hôpital pour y être analysés et seront incinérés de façon éthique au même endroit.
Comme pour toute intervention médicale, l’interruption volontaire de grossesse est associée à des risques de complications. Ces complications sont rares et généralement faciles à traiter. Nous vous expliquerons comment les reconnaître et surtout, comment les éviter. Des conseils vous seront donnés pour prendre soin de vous après l’intervention.
L’avortement pratiqué par un médecin ayant reçu la formation adéquate, avec la méthode de dilatation, aspiration, curetage, dans un environnement qui respecte attentivement les normes de pratique médicale, n’est pas relié à l’infertilité. Cela demeure le cas même si ce n’est pas votre premier avortement. L’infertilité est principalement causée par des infections non traitées. Il est important de suivre attentivement les conseils qui vous auront été donnés suite à l’intervention pour éviter toute complication.